La nuit frémit
Le regard tourné vers le fantastique, l’âge baroque a évoqué la Nuit de manière profondément originale. Temps de la réversibilité par excellence, la Nuit revêt dans la poésie de cette période les attributs antithétiques du Voile : elle y est à la fois ce qui dissimule et révèle, ce qui enveloppe de Mystère et mène à la lucidité.
Réunissant les amants, qui la voudraient éternelle (« suspens ton favorable cours… »), elle fait aussi planer au-dessus d’eux, à l’image des songes qu’elle véhicule, le spectre de la désillusion. Recouvrant tout de ses plus sombres voiles, elle nous fait entrevoir cependant, à la douce lueur de la Lune, la possibilité d’autres mondes. Insondable beauté brune, elle ne fait que mieux ressortir l’or du jour, des étoiles, ou des blondes.
Extraits du spectacle
Musiques de Lully, Purcell, Mays, Hersant, Haendel, Couperin, Marais, Bernier
Textes de Roy, Supervielle, Shakespeare, Saint-Amand